Marli Marchyllie – Atelier du Chalet Aquitain

“Marli Marchyllie a trouvé chaussure à son pied”

Quelle famille, en Gironde, ne connaissait pas le Chalet Mod’8, dans un quartier résidentiel de Blanquefort, au nord-ouest de l’agglomération bordelaise ? On venait y acheter des chaussures de qualité pour ses enfants. Depuis début 2014, en apparence, rien n’a changé : la boutique s’appelle désormais le Chalet Aquitain, on trouve toutes les tailles jusqu’au 41 et, à chaque saison, de nouvelles collections. Mais, en fait, tout a changé car les modèles sont désormais made in Blanquefort car conçus et assemblés par une équipe de 5 personnes de l’atelier. Tout a changé car, fin 2013, deux ex-salariés – Marli Marchyllie, ex-directrice commerciale  et Dominique Laboureau, ex-directeur technique – n’ont pas laissé la fatalité les engloutir.

Le groupe Royer, propriétaire des marques Mod’8, Aster et Kickers, voulait fermer le site. Le binôme Marchyllie-Laboureau a pensé autrement. Il s’est relevé les manches et relancé l’entreprise, fortement soutenu par les collectivités (Région Aquitaine, Département de la Gironde et Ville de Blanquefort), les institutions locales et nationales (Réseau Aquitaine Entreprendre, association Au-delà du cuir).

Rien n’est acquis

Marli Marchyllie, l’actuelle présidente et co-fondatrice de la SAS Atelier du Chalet Aquitain connaissait bien l’entreprise : elle y est entrée en 2000, à moins de 40 ans, pour gérer les licences à l’international. Elle est même retournée sur les bancs de l’école en 2008 pour un master en stratégie des affaires internationales, pendant lequel elle est allée en Inde dans les ateliers de fabrication de chaussures commandées par le groupe Royer. La quadragénaire a pu constater les limites de cette organisation de production surtout pour un marché de détaillant en moyen de gamme.

Depuis la réouverture, début 2014, 120 modèles sont sortis de l’atelier. L’entreprise emploie 11 salariés et réalise un chiffre d’affaires de 800 000 euros sur le premier exercice, dans un contexte économique difficile. « Le risque est certain mais nous sommes prudents dans la gestion », assure la nouvelle présidente.

L’ex-déléguée syndicale CFE-CGC est toujours en mouvement : une chaussure révolutionnaire, créée par son associé Dominique Laboureau, la Velsket, est lancée début 2016 et un second point de vente devrait ouvrir sur la rive droite avant la rentrée scolaire de cette même année. Cette mère de quatre grands enfants a vite intégré les responsabilités et qualités de sa nouvelle fonction : « Etre chef d’entreprise, c’est savoir bien s’entourer, avec beaucoup d’échanges, et rester humble car rien n’est acquis. »

Marli Marchyllie a définitivement peu de temps pour autre chose. Un peu de vacances et de musique. Et, si : elle s’est inscrite, début 2016, à l’association pour le progrès du management (APM) pour interroger ses pratiques managériales. Sa nouvelle mission ne la lâche pas d’une semelle.