Clément Leroy - Un esprit en équilibre

Clément Leroy, de l’avant en marche arrière…

Depuis quelques années, Clément Leroy se couche sur sa (petite) Reine, sous les regards et souvent les sourires de tout le monde. Il la mène à la baguette même : en avant, en arrière, pas bougé. Le jeune homme de 28 ans aime et revendique ce duo manifeste. Il n’est pas exhibitionniste pour autant. Juste futé d’avoir transformé sa passion en un métier qui durera tant que la passion le nourrira et la liberté le lui permettra.

Avec son sourire enchanteur, Clément Leroy, se met en scène sur son vélo olympique éclatant, tout en carbone. Avec ce duo, il propose des conférences-spectacles, basées sur sa vie trépidante et sur ses connaissances universitaires étayées par d’autres professionnels. «On est à mi-chemin entre l’apprentissage théorique, le show et le lâcher-prise», précise celui qui est capable de se déshabiller sur son engin sans mettre un pied à terre. À le voir faire du sur-place dans son cuissard moulant, parfois haletant, hésitant mais toujours souriant, on pourrait le cataloguer saltimbanque, ce qu’il a été auparavant. Mais une fois sa course arrêtée, qu’il ne jongle plus avec la reconnaissance, Clément Leroy est un homme réfléchi, philosophe et décidé. Et il explique simplement sa relation avec la bicyclette : «J’ai toujours aimé les choses pures et harmonieuses, ce que je retrouve dans le vélo».

Cet esprit déterminé et curieux s’est forgé dès sa jeunesse. Son père est un aventurier sportif qui amène le petit Clément à peine ado en moto, traverser la France, l’Italie jusqu’à l’Etna en Sicile. Un jour, à 8 ans, dans un de ses rêves, le gamin voit un homme rouler en marche-arrière assis sur son guidon. Une fois réveillé, c’est une révélation : le jeune garçon de Châteaudun en Eure-et-Loir, veut faire pareil. «J’ai mis six mois mais j’ai réussi», se souvient-il. Cinq ans plus tard, en 2001, il décroche le record du monde du 50 kilomètres en marche arrière, en 2h48 mn et 8 secondes. En 2013, il remporte le championnat du monde d’équilibre à vélo à Lausanne en Suisse, puis à Melbourne (Australie) en 2015.

Ce passionné de volcans aime les choses compliquées et les parcours sinueux : la marche arrière ne suffit pas, il se met au monocycle, des petits ou des hauts perchés. Ça lui servira dans ses petits boulots en centre aéré ou pour attirer l’attention pendant ses années étudiantes à Tours. Car Clément Leroy est un garçon sérieux : il passe et réussit le master 2 de psychologie cognitive à Dijon. Il ne se l’avoue pas encore mais il rêve d’ailleurs, de rencontres humaines, de pays à découvrir.

Il sera d’abord, et par défaut, artiste de rue : à l’été 2012, il suit un copain, vrai saltimbanque lui, pour une saison de vie de rue. Arrivés à Montpellier, le copain repart. Clément, venu comme chauffeur et technicien, va continuer seul, jongleur sur son monocycle. Il apprend sur le tas, met à contribution le public. Et ça marche. Il rencontre par hasard un Hawaïen. Après un service rendu – une histoire de guidon très rare à trouver – l’ami du Pacifique l’invite sur l’île : cinq semaines loin du tumulte touristique. C’est un déclic : «cette expérience chez l’habitant a transformé ma vie». Il enchaîne presque aussitôt trois mois en Australie.

De retour en France en 2013, c’est décidé : Clément va sillonner l’Europe, son vélo sur l’épaule, avec plusieurs sponsors en soutien. L’idée ? «Je voulais offrir un spectacle chez l’habitant avec mon vélo en échange d’un toit et d’un repas. On m’a pris pour un fou», se souvient-il. En 2015, c’est la France qu’il parcourt de long en large sur le même principe, avec son vélo et une voiture électrique. Dans les 70 maisons approchées, 70 portes se sont ouvertes, 70 tests de confiance à passer !  Ça donne toute légitimité au champion du monde de vélo sur-place de reprendre des préjugés et d’affirmer que «les Français sont très hospitaliers dans la réalité».

Clément Leroy fait partie de ces gens étonnants et inclassables que l’énergie et le mouvement rendent perspicaces et équilibrés ! Que la passion guide avant les convenances sociales. Que l’altruisme domine face aux aigreurs et mesquineries de l’esprit. De sa jeune vie, il a retenu quelques idées-forces comme celle sur les erreurs : «Il ne faut pas prendre trop de raccourcis dans la vie car, en prenant le temps nécessaire, on avance mieux. Ça nous permet d’aller plus loin, de mieux réfléchir et d’être plus performant», assure le globe-trotter. Son credo : «Le bonheur est la conséquence de l’effort». Il devrait en fournir encore beaucoup : Mi-2017, il devait battre son record du monde d’endurance d’équilibre sur-place, puis partir au championnat du monde de coursiers à vélo à Montréal. Et même faire l’ascension du Kilimandjaro en Tanzanie. A 6000 mètres d’altitude. Mais, promis, le vélo sera juste dans sa tête !

Clément Leroy
Consultant / Psychologue
Tel 06 98 99 93 14

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