DIDIER CHAUFFAILLE, PDG DE EMAC

Didier Chauffaille ou l’humanisme soluble dans l’entreprise.

Il n’a pas la tête d’un ingénieur fou de chimie et de formules mathématiques. Pas non plus celle d’un patron dirigeant une entreprise de 70 salariés, faisant 16,3 millions d’euros de chiffre d’affaires. Avec ses yeux bleus perçants, son regard bienveillant et sa curiosité de l’autre, Didier Chauffaille n’a rien de l’archétype du chef d’entreprise. Et ça lui va bien car, avec son associé, Pierre Lalanne, il est bien plus que le directeur exécutif d’Emac, une société de conception et de production de mélanges de caoutchouc techniques et sur-mesure installée à Mauléon, au Pays Basque. Il peut tout aussi bien vous parler de nature, montagne, phytothérapie, de cuisine ou de méditation.

Déjà étudiant, il se distinguait par des projets surprenants, toujours teintés d’humanisme : avant d’entrer à l’Ecole supérieure des industries du caoutchouc à Paris, le jeune homme rêvait « de sauver des gens, en bloquant des tumeurs cérébrales non opérables grâce au caoutchouc ». ses premiers postes sont orientés R&D dans une grande entreprise pharmaceutique en France et en Allemagne (Pharma Gummi West Wimmer renommée West Pharmaceutical services) et un grand équipementier automobile (Cooper Standard).

Il complète sa formation par un MBA gestion et management stratégique obtenu en formation continue, après une expérience en R&D lorsqu’il travaille dans le management et la gestion des entreprises. « J’ai toujours eu la fibre R&D », assure cet homme curieux et intuitif. De la R&D, le Nantais va passer aux RH et à la direction de sites industriels et d’entreprise, chez Silac en 1993 à la Rochefoucault (Charentes) qui deviendra Mécaplast. C’est à cette période qu’il entend parler d’Emac (Elastomères Matériaux Composites). En 2001, il remplace un des actionnaires familiaux à la direction technique de l’entreprise souletine. Avec l’idée de la racheter un jour. Son projet sera exaucécinq ans plus tard.

Altruisme, Amour, créativité, innovation

C’est aussi à ce moment-là qu’il développe son regard sur l’entreprise, toujours assez atypique dans le monde de l’entreprise : « Ce qui est important, ce sont les relations entre les individus », martèle ce fils de pâtissier. De mémoire de Chauffaille, il a toujours eu cet altruisme chevillé au corps, au même titre que l’amour de son prochain, la créativité et le désir d’innover. « Ce sont quatre points communs que devrait avoir tout chef d’entreprise ».. » Son rôle dans l’entreprise ? « Il faut savoir transmettre, dire comment on voit les choses, avec quelle vision et faire en sorte que les gens aiment et s’épanouissent dans l’entreprise même si ça n’est pas leur objectif de départ ».. » Ces qualités puisent leurs racines dans le terreau familial : une mère fonctionnaire à La Poste – pour l’aspect organisation, structuration – et un père ouvrier dans une des meilleures pâtisseries de Nantes – pour le côté recherche et intuitif.

Son intérêt pour la responsabilité sociétale et le management participatif lui vaut d’être consulté par le ministère du travail, la Région Nouvelle Aquitaine ou dans le cadre d’Entrepreneurs d’avenir, une association de réflexion sur l’éthique et les valeurs humaines dont Didier Chauffaille est membre depuis 2009. Cet amoureux des montagnes pyrénéennes est également membre du club Lean Aquitaine et Lean France. Depuis 8 ans, il participe également à une plate-forme de réflexion, Iso 26000, où se retrouvent des fondations humanistes, des syndicalistes, des entrepreneurs, des cadres, des consulaires appartenant à différents types d’organismes et de statuts juridiques. Pas étonnant qu’en 2013, Emac ait reçu le prix aquitain RSE (responsabilité sociale et environnementale) dans sa catégorie !

Sortir le plus possible

Son entreprise, située dans la cité des espadrilles du Pays basque, est un peu son laboratoire. Il y a mené des études qualitatives de satisfaction et de motivation, individuelles ou en groupe. Il a fait venir une psychologue et un ostéopathe. Il demande toujours à ses managers de sortir le plus possible dans des salons, des associations, chez des clients « pour se confronter au monde et aux autres, de rester en veille permanente .». Les jeunes peuvent être incités à reprendre leurs études. Les risques psycho-sociaux sont épluchés et des plans d’action déployés. A la période de la chasse à la palombe ou de la récolte du maïs, les emplois du temps sont aménagés.

Autre sujet qui préoccupe sincèrement cet ex-handballeur : le rapport de l’entreprise à la nature. Lui, qui utilise des produits pétroliers pour fabriquer ses produits et formules. Et bien justement : il participe à 10 programmes de recherche collaboratifs (dont un en tant que chef de file), sur d’autres matériaux d’origine non fossiles : à base de pissenlit, d’huile végétale, de sucre de betteraves, de soja, etc.
Autre incongruité par rapport à l’archétype du manager :Côté sport, (ou bien « Côté physique… ») Didier Chauffaille mesure son tempérament impulsif, impatient et hyperactif à travers les bienfaits de la méditation yogi : « Je ne suis pas un illuminé et il y a des choses à prendre dans le bouddhisme et la méditation », assure celui qui s’intéresse aussi à l’aromathérapie. C’est bien de savoir arrondir les angles pour soi, pour les autres, pour le manager qu’on est. C’est encore mieux de se connaître soi-même ». Pour lui, tout est lié : « Si l’on veut une France forte, il faut des entrepreneurs plus forts donc des gens plus humains».

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Didier Chauffaille
EMAC Caoutchouc
PDG

12 Chemin de l’usine
64130 Viodos Abense-de-bas
Tel. 06 83 81 46 80

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EMAC CAOUTCHOUC