Jean-François Clédel – Ingéliance

“J’ai un sens élevé du patriotisme, un mot désuet qui revient au goût du jour. Plus largement, je crois à l’esprit citoyen, celui qui permet de vivre ensemble”

Originaire du Lot et bon élève au lycée, Jean-François Clédel avoue « s’être laissé porter par les études ». Issu d’une filière scientifique, il a opté après le baccalauréat pour l’université de technologie de Compiègne qui venait d’ouvrir ses portes, dont il est sorti ingénieur en 1979.

Déjà le goût de la nouveauté et du pari sur l’avenir pour celui qui, après 18 ans de salariat comme ingénieur consultant, va créer en 1998 sa propre entreprise* : Ingeliance. Cette société d’ingénierie et de conseil en technologies dont le siège est à Mérignac compte 600 ingénieurs et techniciens basés en France, Singapour et Madagascar. « J’ai le sentiment d’être un patron paternaliste, dans le bon sens du terme. Ce management est décrié aujourd’hui. Pourtant, prendre soin de ses salariés et chercher à leur offrir un cadre de travail agréable me semble être un projet plutôt vertueux ».

Dans cet esprit, le dirigeant a créé au sein de son entreprise une école de formation interne pour ses collaborateurs. « Ce dispositif permet de transmettre nos bonnes pratiques dans une logique d’amélioration constante de la qualité. Cette démarche n’est pas courante mais elle se développe». 

De nouvelles responsabilités à la CCI de région

Très impliqué dans les questions de formation, d’enseignement supérieur et de recherche**, Jean-François Clédel est aussi un homme de contact. Il souligne à ce titre l’importance des réseaux pour « ancrer des relations ».

Sur le plan personnel, son engagement pour la collectivité s’est traduit par une dizaine d’années comme réserviste militaire et un titre de Colonel de Gendarmerie (Réserve citoyenne). Dans le monde professionnel, cet altruisme a pris la forme de très nombreux mandats bénévoles patronaux, de président de l’UIMM, puis du MEDEF de Gironde ; depuis décembre 2016 il préside la Chambre de Commerce et d’Industrie de la Nouvelle Aquitaine. Celle-ci fédère les 14 CCI de la région, définit la stratégie, gère les 1600 collaborateurs du réseau et répartit la ressource fiscale. « Les CCI sont au-devant d’une des plus grandes transformations de la sphère publique : elles doivent faire face à une baisse de la ressource fiscale sans précédent, et pour cela revisiter leurs missions, réinventer complètement leur business-model et mettre en cohérence leurs ressources financières et humaines ».

Après avoir baissé de 45% entre 2010 et 2018, la ressource fiscale des CCI va baisser à nouveau de plus de 50% d’ici 2022. De quoi remplir encore un peu plus un agenda déjà chargé. Jean-François Clédel, marié, 4 enfants, s’octroie néanmoins quelques mises au vert sur les greens. « J’avais depuis longtemps l’envie de me mettre au golf. On m’a offert une série de fers pour me pousser à la pratique » explique-t-il. Un nouveau challenge qui ne sera pas forcément le plus facile mais qui a l’avantage d’être très agréable…

* Jean-François CLEDEL préside aussi deux PME, comme GST (15 salariés) à Angoulême et SN-SECOM (10 salariés) à Poitiers

** ADERA (association pour le développement de l’enseignement et de la recherche en Aquitaine, ENSC (école nationale supérieure de cognitique), Université de Bordeaux.